Toutes les tribus indiennes ne parlaient pas la même langue. On pense qu’il existait plus de 300 dialectes différents. Si deux villages étaient distants de 50 kilomètres, leurs habitants ne se comprenaient souvent pas du tout!
Par contre, toutes les tribus connaissaient les bases de certains autres langages, plus anciens. Le premier est le langage des signes. C’est un peu le même langage que les sourds-muets, mais en moins compliqué. Pour dire qu’il venait de manger, un indien faisait le geste de mettre deux doigts dans sa bouche et puis il faisait un rond avec sa main sur son ventre. Si l’indien faisait un geste signifiant que son ventre était ballonné, alors le sens changeait, cela voulait dire « J’ai beaucoup mangé ». Pour dire "J’ai vu", l’indien montrait ses propres yeux avec son index et son majeur en V. Pour parler d’un indien, il levait son index gauche. Mais pour dire un étranger, l’indien levait son index droit. Si l’étranger était un blanc, l’indien continuait son geste en traçant une barre sur son front. En effet, à cette époque, tous les blancs avaient des chapeaux sur la tête. Les doigts en V par-dessus la main à la verticale voulaient dire « A cheval »
Les indiens communiquaient par d’autres signes. Un des plus connus sont les signaux de fumées. Pour envoyer son message au village d’à côté, un indien choisissait un endroit dégagé et se faisait aider. L’un allumait un feu de branchage. Celui qui connaissait les signaux donnait l’ordre à deux aides de recouvrir le feu un instant, puis de dégager d’un coup. Cela formait un gros nuage. Blanc si on faisait brûler de l’herbe grasse. Si c'était avec d’autres herbes, cela créait un mince filet de fumée très noire si l’indien voulait annoncer qu’un malheur était arrivé. C’était un peu comme quand on fait des ronds de fumée avec une cigarette ! Un premier nuage disait : début du message. La grosseur des nuages, leur couleur, le rapprochement des nuages signifiait des choses bonnes : une victoire, une bonne chasse, ou encore des mauvaises choses, comme un deuil.
Enfin, les indiens marquaient avec beaucoup de signes la nature, quand ils se déplaçaient. Une branchette cassée et retournée indiquait "Nous sommes allés dans cette direction". Un petit caillou sur un gros caillou voulait dire qu’il y avait des troupeaux de bisons. Parfois, l’indien nouait un paquet d’herbe ou deux à une branche. Il pouvait disposer des brindilles sur le sol. Des brindilles en carré signifiaient « Attention ! Village de blanc ». Certains signes voulaient dire « A un jet de flèche, il y a une source d’eau », ou bien « Nous poursuivons trois bisons »
Enfin, un dernier langage, compréhensible par tous, était les idéogrammes, les petits dessins qui ornaient les arcs, les peaux de bêtes ou des tipis, dont nous avons déjà parlé ici. Si le propriétaire d’un tipi peignait un élan dessus, cela voulait dire qu’il avait une force tranquille. Si c’était un épervier, c’est qu’il avait une vue perçante et de l’endurance.
Les indiens avaient donc pleins de moyens de communiquer et pas simplement la langue ! Si toi aussi tu veux devenir un vrai indien, il te faut apprendre à déchiffrer les signes et à inventer de nouveaux langages avec tes amis de ta tribu.
In "Ainsi vivaient mes ancêtres les indiens" de Ka-Be-Mub-Be /William Camus aux Editions Fleurus