Chez les indiens, la vie matérielle (ce qu'on fabrique ou ce que l'on achète) ce n'est pas tout. L'homme indien n'a pas pour seule ambition de manger à sa faim. Pour lui, la vie spirituelle (les croyances, les esprits et les ancêtres) est très importante.
Chez les indiens des plaines, qui sont des nomades, elle a encore plus d'importance. En effet, lorsque l'on se déplace sans cesse, on ne peut rien posséder, car il faudrait tout le temps transporter à droite à gauche ses affaires. Les indiens nomades méprisent les biens matériels. Etre un indien riche qui a beaucoup d’affaires, ça ne veut rien dire pour eux !
Ce qui compte, c’est d’être un indien brave, courageux, ayant accompli de beaux exploits guerriers et d’être en harmonie avec le monde des esprits. Ces valeurs « spirituelles » sont très importantes dans l’éducation des enfants indiens. Beaucoup de jeux sont destinés à prouver qu’on méprise la souffrance, qu’on ne craint pas le danger, qu’on sait faire preuve de patience. Les enfants apprennent à être fort, mais ils doivent aussi respecter les personnes âgées, et aider les plus faibles, sans les humilier. Selon les croyances indiennes, on ne fera jamais rien de grand sans l’aide des Esprits. Aussi, les adolescents partent souvent seuls dans la forêt, ou dans des endroits désertiques, afin d’avoir des visions et de faire alliance avec les esprits. On appelle cela « l’hanbleceya », la quête de la vision. La terre, les plantes, les animaux, sont remplis de pouvoirs, dont il faut s’assurer la protection. Sans ces pouvoirs, rien de bon n’est possible, ni à la chasse, ni à la guerre.
In "Les indiens des Plaines d'Amérique", de Michel Piquemal aux Editions du Sorbier